Créé à l’origine dans le seul but d’alimenter Paris en eau et d’écrêter, disent les spécialistes, les crues à risque de la Marne, de l’Aube et de la Seine, l’ensemble des grands lacs artificiels champenois s’est mué au fil des ans en une formidable réserve naturelle. Cette réserve peut être visitée à vélo, en famille et en toute sécurité.
Protégée de toute urbanisation intempestive, la région est progressivement devenue le refuge d’une vie animalière sauvage. Désormais, nombre de ceux qu’intéressent la nature et à ses mystères, viennent observer tout au long de l’année. Mieux, depuis l’été 2003, un tout nouveau réseau de pistes cyclo-pédestres relie Troyes à l’ensemble des trois lacs de la forêt d’Orient. Complétant ainsi la liaison réalisée l’année précédente entre Saint-Dizier et le grand lac du Der-Chantecoq.
Un parc naturel dédié aux oiseaux
Du printemps à l’hiver, toutes les saisons sont bonnes pour aller les découvrir. Mais avec une période privilégiée, d’octobre à mars, pour ceux qui sont attirés en priorité les colonies d’oiseaux migrateurs qui ont pris l’habitude de faire étape ici. Le premier ensemble de lacs, situé dans le département de l’Aube, correspond à l’emprise du parc naturel régional de la Forêt d’Orient (70 000 ha). Le circuit à vélo qui le relie Troyes propose, à partir de Saint-Julien-les-Villas (sud-est de la Ville), un aller-retour complet sur pistes jusqu’aux lacs d’Orient, du Temple et d’Amance, à l’évidence le meilleur principe de visite pour un espace pareil.
Les rives des lacs à bicyclette
Discret, non polluant et assez confortable pour permettre sans fatigue une aussi curieuse et longue promenade (42 km)… Il emprunte pour l’essentiel l’enchaînement de digues qui ceinture les lacs. Puis il offre sur tout son long les points de vue les plus panoramiques sur les plans d’eau. Après une indispensable visite à la Maison du Parc (entre Géraudot et Vandeuvre), on pourra tout à loisir observer les oiseaux sauvages de la réserve ornithologique : oies cendrées, hérons, canards, grèbes, goélands. Découvrir aussi, depuis des tours-miradors, le grand gibier (cerfs, sangliers, chevreuils). Il foisonne dans le parc de vision créé sur une presqu’île du lac d’Orient.
On pourra surtout s’offrir le superbe « fil de l’eau » de la voie verte à vélo des Lacs de la Forêt d’Orient. Alternant passages boisés et parcours sur digues, elle permet d’aller jusqu’à Dienville, important port lacustre à la frontière nord-est du parc. On pourrait alors rentrer par de petites routes, le long de la rive est, et à travers la forêt du Temple. Mais les atouts conviviaux et sécurisants de la voie verte ont toutes les chances d’emporter la décision…
À une trentaine de kilomètres au nord des lacs de la forêt d’Orient, le lac du Der-Chantecoq est relié, lui, à la ville de Saint-Dizier. Parcours total : 46 km, dont la plus grande partie sur les digues de retenue du plan d’eau.
Le plus grand plan d’eau d’Europe
Raccordé à Saint-Dizier, le lac du Der-Chantecoq a fait son trou à la lisière des deux départements de la Marne et de la Haute-Marne. C’est la plus grande retenue artificielle d’Europe (4 800 ha). La meilleure façon de le découvrir, là aussi, est d’emprunter la large piste cyclable qui court sur la digue de retenue. Depuis Saint-Dizier, la piste file d’abord le long du bief de jonction du lac et du canal de la Marne à la Saône avant d’emprunter 2 à 3 km d’une route forestière.
L’un des seuls tronçons à vélo partagés de l’itinéraire. Le reste se fait sur digue, sur un revêtement d’asphalte à grain fin, bonheur des rollers. Il offre de bout en bout des points de vue panoramiques sur l’immense plan d’eau. Une dizaine de kilomètres dans sa plus grande largeur. Transformé ici en réserve ornithologique. Car, c’est le moment ou jamais d’observer la vie et les mœurs des oiseaux migrateurs. Un détour par la Maison de l’Oiseau et du Poisson, puis par la Maison du Lac (à Giffaumont-Champaubert) permettra aux passionnés comme aux dilettantes d’approfondir sérieusement leur connaissance de la faune lacustre. Mais, inutile de rebrousser chemin après cela une longue passerelle menant à la presqu’île de Champaubert, puis à la forêt du Der permet de « boucler la boucle ». La promenade, depuis Saint-Dizier, aura comptabilisé 45 km !
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